Longtemps hameau tourné vers la terre, « le village de la Pironnière » faisait partie du domaine des moines Bénédictins de la toute proche Abbaye de Saint-Jean d’Orbestier.
La Pironnière est aujourd’hui un quartier résidentiel récent de la ville de Château d’Olonne, gagné sur la dune, la lande et les vignes, orienté vers la mer.
Il compte environ 4 000 habitants permanents (estimation à partir des listes des bureaux de vote) Il comporte un seul équipement de service public : l’école. Pas de bureau de poste, pas de mairie annexe. La décision d’implantation d’un distributeur automatique de billets de banque, par la Société Générale, vient seulement d’être obtenue par l’association des habitants du quartier. Aucun local associatif n’est disponible dans le quartier malgré nos demandes insistantes.
Ce quartier est enclavé par rapport au centre ville communal: les difficultés de franchissement de l’axe de circulation les Sables d’Olonne/Talmont rend difficile l’accès au centre ville communal comme à celui des Sables d’Olonne.
Ces difficultés seront amplifiées après la réalisation des projets d’urbanisation commerciale aux abords de l’avenue du Pas du bois (extension de la zone commerciale Casino sur la zone Kirié)
Le quartier est riche d’hébergements touristiques ( 1600 emplacements de camping + 1 grand hôtel ). Les difficultés de circulation sont aussi amplifiées pendant la saison touristique. Le stationnement aux abords des commerces de proximité est des plus difficiles (place de la République )
Nos objections sur les solutions envisagées pour la circulation:
- Nous saluons la volonté municipale de réduire le recours à la voiture avec des cheminements incitant aux déplacements à pied et à vélo ; Cette option nous paraît cependant d’un effet très limité sur notre quartier, hors saison, eu égard à la moyenne d’âge relativement élevée de ses habitants, usagers potentiels de ces pistes.
Nous aurions apprécié que cette action soit doublée d’un dispositif public de location de vélos en période estivale, en concertation avec les professionnels de l’hébergement touristique.
- Nous sommes concernés par le récent aménagement de la rue du Commandant Belmont qui est un axe d’accès à la plage et de communication « inter-villes » majeur. Les résultats en terme de gestion des flux de circulation nous paraissent aujourd’hui plutôt décevants : nombreux embouteillages à l’approche du lac de Tanchet, du ZOO et du casino des Pins notamment.
Nous-nous interrogeons sur les modalités de coordination des politiques communales de planification et de gestion de la voirie et du stationnement, dont nous ne percevons pas la cohérence.
- Notre quartier est aussi concerné par le projet d’aménagement de la rue des Grandes Prises .
L'association des habitants du quartier de la Pironnière a répondu à l’invitation de la mairie, à une réunion de présentation qui s’est tenue le mardi 13 juillet 2010. Nous l’avons remercié pour cette invitation et avons appelé les habitants à y participer. Ils ont été nombreux à y répondre pour écouter les explications données sur ce chantier tant attendu eu égard au mauvais état de la voirie. Ils ont à cette occasion exprimé quelques observations.
- Ce projet avait déjà été présenté la veille à la presse locale, en notre absence à défaut d’invitation. Aussi nous nous sommes interrogés sur la porté de cette prétendue concertation sur un projet déjà décidé puisque présenté à la presse la veille;
- La réalisation de ce projet devrait se traduire par la modification du schéma de circulation dans le quartier, la création de trottoirs, de couloirs réservés aux vélos, et par une modification du plan de circulation pour les engins motorisés.
- Selon les études menées, l’aménagement global ne permettrait pas de maintenir partout la circulation automobile à double sens. La largeur disponible de cette rue ne permettrait pas non plus de créer une piste cyclable à double sens. D’où la création d’un sens unique sur environ 500 mètres pour les engins motorisés, sens unique ayant pour conséquence une réorientation des flux contraires sur deux rues voisines.
La présentation du projet montre le handicap du quartier : ce tronçon de voirie dont l’usage dépasse la desserte du quartier, fait partie d’un axe important parmi les liaisons nord/sud de la commune, du centre-ville vers le littoral et réciproquement.
Ce tronçon si vulnérable, desservant l’unique école du quartier, sera enfin pourvu de trottoirs . A cet égard, nous saluons cet aspect du projet.
Cependant, nous sommes réservés sur les résultats attendus de la modification des flux de circulation: la circulation sera délestée sur des rues voisines (rue de la Croisée et rue Bourdigal en partie) qui ne sont pas non plus équipées de trottoirs, et il n’est pas prévu, à notre connaissance d’y remédier préalablement à la réorientation des flux de circulation. Nous signalons que ces deux rues, s’ouvrent à la circulation des nombreux touristes hébergés dans les campings importants du quartier et à la résidence des jardins du château d’Olonne (130 logements)
En outre, nous avons déploré au cours de cette réunion d’information, les erreurs dans la carte qui nous a été présentée: confusion notamment entre la rue des Essarts et celle de la Métairie. Cette carte ne correspond pas au plan cadastral. Cette carte constitue pourtant un élément essentiel de l'étude. Cette anomalie nous interpelle sur la fiabilité des autres études réalisées par un cabinet privé, rémunéré sur le budget communal, qui ont pu orienter des arbitrages.
Des projets d’urbanisation sont déjà affichés sur des parcelles des rues de la Maitairie (indiquée rue des Essarts sur le plan erroné) rue du Petit Villeneuve et rue de Bourdigal , qui vont augmenter les flux de circulation vers la rue des Grandes Prises. Sur la rue de la Croisée, en mauvais état d’entretien, nous recherchons vainement la traduction de la volonté municipale de renforcer la sécurité des piétons, à défaut de trottoir.
Nous regrettons de ne pas disposer des résultats des études de flux de circulation concernant les rues de notre quartier, qui auraient pu nous inspirer des suggestions.
Nous sommes tous préoccupés par la vitesse excessive des véhicules dans certaines zones et déplorons le sentiment d’insécurité comme les nuisances qu’elle provoque chez nos concitoyens (bruit, poussière)
Certains d’entre eux sont tentés de demander la multiplication des « dos d’âne » sur ces zones. Nous sommes réservés sur la pertinence de cette solution.
L’efficacité apparente et le coût modéré des ralentisseurs de type dos d’âne et de type trapézoïdal en font un des dispositifs séduisants, les plus souvent utilisés dans les agglomérations. Toutefois, leur mauvaise utilisation peut constituer un autre danger et peut générer une gêne importante pour les usagers et les riverains. Nous savons aussi que les normes actuelles sur les ralentisseurs et les règles d’implantation en vigueur réduisent leur champ d’application dans notre quartier:
· Les dos d'âne citadins ont vocation à faire ralentir les véhicules à QUATRE roues, mais pas les DEUX roues. En effet, ces ralentisseurs ne couvrent qu'une partie de la chaussée. Ils sont si étroits qu'une motocyclette peut facilement passer de part et d'autre à vive allure. Au risque de perdre l’équilibre. Les deux roues peuvent malgré le « ralentisseur », continuer à faire du vacarme et à rouler à fond la caisse.. Les voitures ralentissent généralement mais chevauchent le « ralentisseur » sur deux roues seulement, au risque de menacer cyclistes ou piétons.
· Selon la réglementation nationale, ils ne peuvent être implantés que sur une section de voie limitée à 30 km/h
· L’implantation des ralentisseurs est interdite sur des voies où le trafic est supérieur à 3 000 véhicules en moyenne journalière annuelle. Elle est également interdite en agglomération sur les voies à grande circulation, sur les voies supportant un trafic poids lourds supérieur à 300 véhicules en moyenne journalière annuelle . D’autres règles portent des restrictions dans les virages, etc………
Toutes ces limites non contestables car justifiées par la sécurité, réduisent sensiblement les possibilités d’implantation des ralentisseurs dans notre quartier. A nos yeux, les ralentisseurs ne constituent pas le remède miracle contre l’excès de vitesse dans les rues du quartier de la Pironnière.
Des suggestions
En matière de circulation, nos priorités :
· La recherche en toute transparence, de solutions pour franchir en toute sécurité, le rond point du pas du bois, nœud de communication inter-villes et inter-quartiers ;
· Un aménagement du carrefour de l’avenue de Talmont et la rue des Grandes Prises, autrement que par des feux tricolores ;.
- Une véritable concertation avec les riverains est souhaitée avant la définition des emplacements du stationnement automobile et la modification du sens des flux de circulation .
- Une meilleure intégration des objectifs de fluidité et de sécurité de la circulation dans les décisions d’urbanisme : les réserves foncières sont importantes dans notre quartier et des décisions hâtives en matière d’urbanisme peuvent accentuer les difficultés de circulation et de stationnement, comme on a pu l’observer place de la République après la construction de deux immeubles collectifs. De même la décision d’autoriser l’implantation d’un grand hôtel construit dans le quartier, nous est apparu peu compatible avec la configuration de la rue du Puits d’Enfer ;
· Eu égard au vieillissement croissant de la population, et pour renforcer la sécurité de tous, nous suggérons aussi le développement de transports en commun attractifs. Nous pensons que les élus doivent, sans plus tarder mettre en œuvre les orientations du SCOT (Schéma de cohérence territoiriale) consistant à « développer une politique de transports privilégiant les actifs, les jeunes, les populations à revenus modestes et optimiser la desserte des transports publics et développer le transport à la demande ». Jusqu’à présent nous n’avons pas remarqué au Château d’Olonne la concrétisation de cette orientation.
· De même nous suggérons la mise en œuvre effective d’une autre orientation du SCOT consistant à « renforcer les centralités secondaires et les quartiers de vie ». Ce qui aurait pour effet de diminuer les déplacements depuis notre quartier. Au Château d’Olonne nous observons plutôt un renforcement de la centralité principale , celle du centre ville (projets Pré de la Clai sud et centre ville) et peu d’initiative communale sur le quartier de la Pironnière : l’association des habitants est toujours dans l’attente d’une réponse à sa demande d’un local associatif exprimée depuis sa création il y a plus de deux ans.
Pascal GRACIA
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